Pourquoi témoigner ? Tout simplement parce que je suis en vie et en pleine forme.
« Que m’est-il arrivé ? En résumé, le stress professionnel m’a tué. Mon cœur s’est arrêté, je me suis effondré sur le parking de ma société et j’ai eu la chance qu’un collègue procède presque immédiatement à un massage cardiaque, en attendant l’arrivée des secours.
Après cette mort subite cardiaque, le 17 novembre 2011, je suis revenu à la vie après plusieurs chocs électriques, 10 jours de coma en réanimation médicale puis une hospitalisation de 10 jours en cardiologie avec implantation d’un défibrillateur automatique.
Une « mort subite récupérée », c’est toujours bizarre d’en parler. Pendant mon séjour en réa, je suis passé par des phases exceptionnelles entre vie et mort avec une très forte suspicion vers une mort certaine. J’en suis revenu, certes marqué physiquement, mais rien de comparable aux dégâts psychologiques qu’ont vécus mon épouse et mes deux adorables filles. Je vis mon pseudo-décès avec une certaine sérénité, avec mon défibrillateur automatique implanté. Aujourd’hui, la vie a une autre couleur et je ne m’encombre plus de toutes les choses inutiles et furtives.
J’ai vécu une mort subite et j’en suis revenu. Il n’est pas banal de parler de la sorte.
Suite à ce tragique accident et pour ne pas se retrouver sans vie, deux de mes anciens collègues ont démissionné. De mon côté, je fus licencié pour inaptitude physique. En effet, effectuer un mi-temps thérapeutique avec le même travail, voire plus, a pour effet d’amplifier la fatigue donc un risque de rechute. Impossible de lutter contre cette injustice et difficile de vivre tous les jours dans ces conditions.
Le 17 novembre 2011, ce dysfonctionnement organique a bien failli me faire perdre la vie. J’étais pourtant sportif et en bonne santé. Je suis encore en cours d’examen et d’analyses pour déterminer les causes et mettre en place des solutions, voire des mesures de prévention.
C’est pour cela que je témoigne aujourd’hui et que je me rends disponible pour la recherche médicale. En quelque sorte, c’est ma façon de remercier les équipes médicales, les chercheurs, les fondations, les associations et toutes celles et ceux qui œuvrent à la prévention. Suivi par le Pr Vincent Probst au Centre de référence « Maladies héréditaires du rythme cardiaque » de l’institut du thorax, me voilà dans les séquenceurs ADN ; quel privilège de pouvoir en être !
Aujourd’hui, n’ayant plus aucune ressource financière j’ai opéré un changement radical, le dessin est devenu ma nouvelle activité professionnelle. J’œuvre à me faire connaître en réalisant des portraits de très grands formats qui, selon l’opinion, sont emplis d’une grande sensibilité… »